• Mon 1er vol

    2 Avril 2011: un jour à marquer d'une pierre blanche dans ma vie de pilote.

    Ce jour tant attendu sera celui de mon 1er vol sur le DR-221. Après 1h04 en l'air, et passé le stade d'excitation, la grosse impression qui me trotte dans la tête une fois revenu sur la terre ferme est:

    "Woouaah, comment vais-je faire pour tout assimiler"

    Bon ce qui me rassure, c'est que je m'étais dit la même chose après ma première heure de conduite et cela ne m'a pas empêché d'obtenir mon permis quelques mois plus tard et de pouvoir tailler des shorts aux passants. Mais quand même....

    Lorsque j'arrive à l'AC (aéroclub pour ceux qui ont du mal) à 8h15, Vincent, mon instructeur est déjà sur place. Pas besoin de faire un briefing de la leçon du jour vu que nous l'avions déjà fait dimanche dernier pour gagner du temps. De toute manière, ce 1er vol sera une prise de connaissance de la bête, de son comportement au sol comme en l'air et d'un petit tour local.

    Passé ce petit résumé, nous partons donc dans le hangar récupérer notre avion immatriculé F-BPRT (à prononcer Fox-Bravo-Papa-Roméo-Tango).

    Nous sommes les 1er utilisateurs de la journée, nous sommes donc chargés de faire les vérifications d'usage qui vont bien: nous purgeons (enfin JE purge, il faut bien apprendre....) le réservoir d'essence pour s'assurer qu'il n'y a pas d'eau dans le réservoir. Je vérifie également le niveau d'huile. Suit juste après la visite pré-vol pour vérifier extérieurement qu'il n'y a pas de souçi (aile fissurée, roues et gouvernes en bon état, etc...) tout est OK! Direction la pompe à essence.

    Et là quelle surprise! On m'avait prévenu de la difficulté de diriger au sol un avion à train classique, on ne m'avait pas menti. C'est pateau, et vas y que je joue du palonnier tantôt à droite, tantôt à gauche pour espérer tenir une direction rectiligne. J'arrive ainsi tant bien que mal à l'amener jusqu'à la pompe à essence, seulement distante de quelques mètres du hangar....

    On avitaille pour désalterer le Robin (avec un réservoir de 110L et une consommation de 25L/h, c'est que ça à soif...). Et nous nous lançons dans la check list: compensateur au neutre, commandes libres, réchauffage carburateur sur froid, volets rentrés, etc...(j'en passe et des meilleurs). Une fois sur la piste de décollage (après avoir ramé pour amener l'avion jusque là...), dernières vérifications d'usage avant décollage et nous lâchons la bête!!!

    Pour ce 1er décollage, je ne commande l'avion qu'au manche, mon instructeur s'occupant bien évidemment du palonnier jusqu'à ce que l'avion quitte le sol. Quel bonheur!!! Nous survolons tout de suite le grand canal du château de Versailles, au dessus duquel nous virons à gauche pour suivre le tour de piste et nous partons direction Noisy le Roi.

    Mon 1er vol

    Tour de piste à St Cyr

     

    C'est un vrai régal de se dire que c'est moi qui pilote. Mais je sens aussi un sentiment d'appréhension. Même si j'ai confiance en l'expérience de mon instructeur, il n'empêche que se retrouver à cette hauteur et de voir que c'est moi qui dirige l'avion fout un petit coup de stress....

    Mais cette impression est très vite estompée par le spectacle que nous offre cette matinée ensoleillée. Nous voyons très nettement au loin la Tour Eiffel, la Tour Montparnasse et les buildings du quartier de la Défense .

    Nous ne sommes pas seuls dans le ciel à cette heure matinale: nous croiserons 5 ou 6 autres avions, un coup en dessous de nous, un autre au dessus, ou à contre sens. C'est pas non plus une autoroute, mais contrairement à ce qu'on pourrait penser nous ne pouvons pas faire n'importe quoi et encore moins les fous dans le ciel. D'où la mise en garde de Vincent, s'assurer de la sécurtié avant tout changement de direction (un des points de la leçon du jour).

    Hyper concentré sur mon sujet durant tout le vol, je ne vois pas l'heure passer qu'il est déjà temps de rentrer. Arrivés aux abords de l'aérodrome, nous nous "intégrons" dans le traffic et nous faisons le tour de piste avant l'aterrissage. Une fois posés, nous ne trainons pas à dégager la piste, car nous sommes avertis qu'un autre avion derrière nous est sur le point d'aterrir et nous suit donc de très près.

    Nous rejoignons le hangar. Je sens quelques petits progrès dans la maniabilité au sol et nous coupons le moteur.

    Je ressors de l'avion complètement exténué. L'excitation de ce 1er vol et l'hyper concentration de mon vol font que je pose les pieds sur le plancher des vaches fatigué nerveusement je pense.

    Une fois de retour au club house, Vincent me transmet mon carnet de vol et y enregistre ma 1ère heure de vol (plus 4 minutes....). Ce carnet me suivra durant toute ma carrière de pilote et je devrai noter l'intégralité de mes heures. Ce carnet est identique pour tout le monde, que l'on soit pilote privé (comme moi) ou bien commandant de bord  expérimenté sur Boeing 747.

    Mon 1er vol

    Mon carnet de vol

    Bien que fatigué, je regagne mon chez moi déjà impatient à l'idée de pouvoir revoler le plus rapidement possible. Cette heure de vol fut très riche en émotion. Je me suis rendu compte qu'il y avait un long chemin devant moi à parcourir avant de pouvoir espérer voler un jour de mes propres ailes. Tant mieux, c'est ce qui fait aussi le charme de cette activité.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :